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Lâcher-prise pour se recentrer : j’ai testé une dizaines de retraite méditative

By 5 avril 2017décembre 27th, 2020Méditation, sophrologie

Quand je raconte à mon entourage à quoi ressemblent la plupart de mes vacances, je leur offre du  rêve king size : je pars chez les nonnes!

C’est un endroit où on ne parle pas, où on se couche à 22H pour un lever à 5 H. Où on ne cherche pas forcément à se faire des amis (exit les darliladadas), où on consomme ni viande (exit Koh Lanta) ni alcool.

Le sexe est prohibé, la connexion internet limitée et surtout : il y a quasiment rien à faire…

Des conditions optimales pour lâcher prise et se recentrer.

Je vois un avion publicitaire voler au dessus de vos têtes  « mais POURQUOI tu fais ça ? »

Pourquoi partir faire une retraite méditative?

Je ne vais pas écrire sur les effets bénéfiques de la méditation que vous pourrez retrouver dans de multiples articles

Ce billet est plutôt un témoignage des vertus de l’environnement dans lequel on est immergé.

Cela pourra peut-être vous donner envie d’essayer ce genre d’expérience.

Elle va au de-là du bien-être : cultiver l’art de se (re)poser et de se ressourcer, comme la sophrologie le propose .

Personnellement cela a changé ma vie et depuis, je renouvelle ces temps d’introspection chaque année.

 

Un  centre de retraite, en Automne

En 2006, j’ai commencé par une retraite « libre »,  animée par la curiosité de partager des instants avec des monastiques pour  méditer collectivement.

Je me souviens être arrivée seule à attendre dans un carrefour et le large sourire d’une monastique  est venu me chercher en pleine nuit.

Une bonne ambiance régnait dans ce lieu, des rencontres intéressantes ponctuées par quelques méditations.

C’était une bouffée d’air frais sympathique mais sans changement notoire.  Le vrai déclic est venu plus tard.

En 2011, alors que ma vie personnelle étaient retournée comme une pauvre pâte à crêpe au gluten,  faire une retraite pour m’extraire du tourbillon existentiel devenait impératif.

Avec une entrée fracassante : à la descente du véhicule, mon portable a sonné pendant un moment de silence.

J’ai dû enchainé pendant mon séjour plusieurs gaffes de novice, qui ont toujours été reçues avec bienveillance par les plus expérimentés.

J’ai appris plus tard que cela faisait partie des « exercices » de la pleine conscience : respirer et accueillir avec le sourire l’instant présent.

Depuis, j’ai été dans divers centres de retraites très différents. Mais en général, j’y retrouve les mêmes effets thérapeutiques dûs à plusieurs ingrédients.

 

SE RESSOURCER

AVEC LA NATURE

Etre immergé-e dans un environnement empreint de beauté est salvateur.

Dans ces lieux, on cultive l’expression de la beauté de la nature. Je me laisse imprégner par la rencontre du chant des oiseaux et des arbres.

Magie de la  pleine conscience, j’écoute la Nature s’exprimer à travers mes 5 sens. Beauté de l’ici et maintenant.

On s’offre le cadeau de se relier à la nature et à la sérénité qu’elle influe, pour mieux se connecter à nous-même et à notre capacité à être en paix.

Depuis, je n’ imagine pas qu’on puisse prendre soin des gens dans des environnements où la beauté est absente.

Un lac est le trait le plus beau et le plus expressif du paysage. C’est l’œil de la terre, où le spectateur, en y plongeant le sien, sonde la profondeur de sa propre nature.

H.D Thoreau

 

Centre de retraite de pleine conscience, au printemps

LE SILENCE

Dans un monde assourdissant, du bruit et du bavardage, le silence a des vertus qui nous rapproche de qui nous sommes réellement et de l’instant présent.

Il n’y a plus rien à dire. Il y a juste à vivre.

Etre là, attentive, à ce que m’offre la vie que je peux apprécier, non plus avec un mental qui analyse, qui prévoit, qui juge….

mais avec mes sens qui savourent avec gratitude le fait d’être en vie ici et maintenant. Par exemple, jamais je n’aurai cru un jour que j’apprécierai autant de manger en silence: c

‘est un espace qui s’ouvre pour être pleinement présent avec la nourriture que l’on peut apprécier avec un plaisir décuplé. Cela vaut également pour les nourritures de l’esprit telle que la beauté.

 

« On comprend beaucoup mieux ce que signifie la parole, le rapport à la parole, aux paroles inutiles, aux paroles automatiques, aux paroles erronées, aux paroles hâtives.

Quand on sort des retraites en silence, on a pris goût à la vraie parole…

On a pris goût à la parole qui ne s’exprime que si il y a quelque chose à dire, et pas seulement le bavardage, le remplissage ou le radotage » . 

Trois amis en quête de sagesse,C.André, M.Ricard et A. Jolien

 

LE RAPPORT AU TEMPS

Pendant les retraites, nous ne sommes plus soumis au diktat du FAIRE et à la course contre la montre, le temps s’étire pour peut-être est vécu à sa juste mesure.

Peut-être à sa vraie valeur. A celle que l’on a décidé de lui accorder.

Ainsi, j’apprécie ainsi de faire les choses à mon rythme, c’est comme si je me réappropriai les choses à ma manière et je me surprends à y développer parfois un autre regard.

Parce que tout simplement je suis « posée ».

 

« La lenteur révèle des choses cachées par la vitesse  » 

Sylvain Tesson

LE LACHER PRISE DU MASQUE SOCIAL

C’est un moment rare où on peut s’extraire du bal des masques sociaux.

Pause sur la sociabilisation « forcée » dans laquelle nous sommes souvent impliquées dans notre vie professionnelle, amicale ou familiale.

Plus besoin de paraître intelligent, riche et célèbre.

Personnellement, une petite détox sur le souci des apparences est très reposante (je jette aux oubliettes la question du matin « qu’est-ce que je mets aujourd’hui? » ).

Au bout de quelques jours, j’avoue que  je ne ressemble plus à grand chose .  Je SUIS pour ne plus paraître.

Ce détachement est possible parce que les centres de retraite revigorent de cette énergie incroyable qui manque cruellement à notre société : celle de la bienveillance.

Alors dans ce cas, pourquoi ne pas s’offrir la liberté d’ être le plus possible soi-même? (ceci ne prévaut pas pour les serial killer).

SE RECONCILIER AVEC LA SOLITUDE

La solitude est différente de l’isolement.

Quand on la choisit, on décide de créer un espace pour se retrouver avec…soi-même pour faire plus ample connaissance.

Et même parfois pour se réconcilier avec certains aspects de notre histoire, et de notre être.

 

Ce n’est ni la parole, ni mon portable, qui m’ont le plus manqué, mais le rire. Mon esprit facétieux me l’a bien fait comprendre.

Au bout de la 3ème nuit d’une retraite de 10 jours en silence , j’ai rêvé que je vivais une relation amoureuse avec Gad El Maleh avec qui j’explorai de multiples salles de jeux.

On a fini par décider ensemble de se marier!

Cela n’a fait que confirmer que la nature de mon être a besoin de cette nourriture fondamentale : la joie!

Alors, une retraite méditative, ça vous tente maintenant?

Si vous n’avez pas le temps ou que cela vous semble trop dur, vous pouvez toujours commencer par quelques séances de sophrologie en collectif ou en individuel.

 

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